Arrivée en Tana Toraja – Indonésie

En posant le pied sur l’île de Sulawesi, nous avons l’impression que le ciel a été lavé par les averses et que la brume de chaleur que nous trainions avec nous depuis le Myanmar – et même avant – a enfin été levée. Les couleurs resplendissent, la nature est exubérante, nous sommes entourés de vert, d’eau, de rizières et de collines. Nous voilà en pays Toraja.

Pourtant, arriver ici n’a pas été si simple.

Nous atterrissons à Makassar tôt le matin et avons la journée pour nous trouver un bus de nuit pour Rantepao, au cœur du pays Toraja, un des endroits d’Indonésie qui nous fascine depuis longtemps. Seulement voilà, Sulawesi n’est pas l’île la plus visitée d’Indonésie et le tourisme n’étant pas très développé, impossible pour nous de trouver en centre-ville une agence vendant des billets de bus. A l’hôtel où nous avons laissé nos sacs en consigne, le personnel ne parle pas Anglais et ailleurs ce n’est pas beaucoup mieux. Finalement, nous apprenons qu’il y a une agence plus loin et on nous indique où prendre le taxi collectif – bémo – qui doit nous y emmener directement. Après trois changements, beaucoup d’incompréhension et de négociation pour ne pas payer plus que le prix normal, nous atteignons l’agence – qui s’avère être une compagnie – pour apprendre que les bus sont tous complets…

Pas découragés, nous prenons un nouveau bémo pour nous rendre à la gare routière, située en périphérie de la ville. Et là nous tombons dans un embouteillage monstrueux. Le bémo, privé de la brise amenée par la – relative – vitesse du véhicule en mouvement, se transforme alors tout simplement en sauna. Nous dégoulinons rapidement des pieds à la tête, comme l’ensemble des passagers car, bien sûr, nous sommes entassés les uns sur les autres. Nous mettons ainsi 45 minutes pour parcourir une dizaine de mètres quand les gens du taxi décident de nous aider en nous indiquant un chemin à pied jusqu’au terminal de bus qui n’est plus qu’à deux kilomètres – le tout dans un mixte Indo-Anglais accompagné d’un dessin sur une feuille de la taille d’un post-it.

Commence alors un long parcours du combattant où nous bataillons ferme pour nous frayer un chemin entre les voitures, les bémos et les scooters, sans trottoir et dans la boue car il a plu. Arrivés au terminal, nous apprenons que là aussi, tous les prochains bus de nuit sont complets. Après avoir pesté contre la malédiction qui nous frappe, nous apprenons que jour suivant est férié à cause des élections et que pour l’occasion, tous les Indonésiens rentrent chez eux. Lassés et vaincus, nous achetons un billet pour le lendemain matin, ne voulant pas rester une journée de plus dans cette ville qui nous paraît à cet instant si désagréable.

Le retour en centre-ville n’est pas plus aisé. Nous prenons à nouveau un taxi partagé qui, pour éviter l’embouteillage, se perd dans des petites routes de campagnes en pleine nuit. Nous errons un long moment pour nous retrouver régulièrement sur des routes s’arrêtant d’un seul coup, sous l’hilarité des passagers raillant copieusement le chauffeur. Au bout de deux heures – contre à peine vingt minutes le lendemain matin -, nous voilà de retour à l’hôtel. Après un diner peu convaincant, une nuit dans un hôtel crasseux, deux heures d’attente pour notre bus en retard à la gare routière, huit heures de trajet à travers des paysages sublimes, nous gagnons enfin cet endroit tant convoité du pays Toraja. Car oui il s’agit bien d’un territoire à part.

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