Virée en scooter sur le plateau des Bolovens

Après avoir reçu un briefing détaillé des environs de Pakse par le loueur de scooters, nous nous mettons en route pour le plateau des Bolovens.
 La route est jalonnée par de nombreuses et magnifiques chutes d’eau ainsi que par des plantations de café.

En milieu d’après-midi, nous arrivons au petit village de Tad Lo où nous passons la nuit et, ayant été prévenus que des éléphants prenaient leur bain en fin de journée, nous nous dirigeons vers les sentiers qui longent la rivière où se succèdent des chutes d’eau. Nous n’apercevons qu’un seul éléphant mangeant tranquillement dans la forêt mais nous tombons rapidement sur un village qui semble avoir été coupé du développement du pays. Les enfants à moitié nus jouent dans la terre, les femmes fument d’énormes cigarettes roulées dans des feuilles de café ou de bananier, les animaux vont et viennent entre les habitations (toutes sur pilotis) sur des chemins de terre. Les maisons sont organisées autour d’une grande place avec un temple en son centre. Des petits potagers descendent jusqu’à la rivière. Sur les rives, nous apercevons des habitants en train de se laver. Les gens nous sourient et les enfants prennent la pose devant l’appareil photo.

Ce lieu nous apparaît comme l’Idée même de village.

Le lendemain, nous reprenons la route mais le temps couvert et l’altitude jettent un coup de froid. Nous faisons une halte au village de Kale Pung Tai (?), d’apparence similaire à celui de la veille, mais cette fois nous avons droit à une visite guidée par l’un des habitants qui parle Anglais. Son histoire est plutôt triste. Mr Hook a commencé des études à Bangkok avant d’être rappelé par ses parents lui annonçant que son grand-père était mourant. Tout ceci n’était en fait qu’un piège pour qu’il épouse une femme de leur choix et reste au village…

Il nous parle des coutumes de son village de l’ethnie Katu: la polygamie ; les femmes travaillant dans les champs tandis que les hommes s’occupent des enfants que l’on voit errer librement ; les rituels destinés à éloigner les mauvais esprits menés par le chamane (sacrifice de buffle et de cochon, séparation dans le cimetière entre les morts naturelles et par accident),… La tradition qui nous a le plus marqués étant celle obligeant les femmes enceintes à partir seules dans la forêt quelques jours avant l’accouchement et à ne revenir qu’une semaine après (toujours pour éloigner le mauvais esprit).

Les familles sont nombreuses et vivent rassemblées à une cinquantaine de personnes par maison. Une chambre est prévue pour chaque femme pour ceux qui ont les moyens d’en avoir plusieurs car ici c’est l’homme qui paye la dote. Le premier mariage est arrangé à dès l’âge de 7 ans par les familles. En dessous des habitations se trouvent deux cercueils prêts à l’emploi, préparés à l’avance encore une fois pour éloigner les mauvais esprits.

Tout le monde fume un mélange de tabac et autres plantes dans d’énormes pipes à eau en bambou et ce dès le plus jeune âge, avant même de savoir parler pour certains.

Des forgerons fabriquent des outils à partir de fragments d’anciennes bombes avec un petit feu de charbon et une enclume minuscule.

Jamais nous n’aurions pensé découvrir des gens vivant ainsi juste au bord d’une route goudronnée et nous nous demandons combien de temps encore ils vont pouvoir perpétuer leurs traditions avant de se fondre dans le reste de la culture laotienne. Cette expérience nous fait nous questionner sur tous les villages semblables que nous avons croisés sans connaître leurs façons de vivre…

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