A une bonne heure de Bobo Dioulasso, se trouve la mare aux hippopotames de Bala. La piste qui y mène traverse des villages paisibles bordés de manguiers débordant de fruits et une forêt de tek. On croise aussi des troupeaux de zébus et des acacias aux fleurs jaunes éclatantes.
La mare est en réalité un grand lac partiellement couvert d’algues rouge brique et bordé d’arbres vert sombre. Ces algues nourrissent la centaine d’hippopotames qui résident ici et empêchent ainsi la propagation des végétaux, préservant en même temps la pêche, principale source de revenu des habitants de la région.
Nous montons à bord d’une barque étroite et longue avec un guide et six bateliers équipés chacun d’une grande perche en guise de rame. Nous nous mouvons lentement entre les hérons, les cormorans et les pique-bœufs. Des oiseaux s’envolent à notre approche. Les plus légers marchent sur les algues rouges. L’eau est très claire et le fond du lac couvert de végétation vert émeraude. Rapidement, des hippopotames sortent la tête de l’eau.
Notre embarcation évite de s’approcher à moins de 50 mètres. L’hippopotame est un animal agressif, car territorial, et responsable du plus grand nombre d’accidents dans les parcs et les réserves.
A mesure que nous voguons sur le lac, les hippopotames de Bala nagent ou baillent, mangent ou dorment, plongent ou restent immobiles. Certains atteignent une taille imposante dépassant les 3 mètres de long et pèsent plus de 3 tonnes. Une mère et ses deux petits avancent à la queue-leu-leu. Au loin des pêcheurs sur des embarcations minuscules lancent leurs filets sur les eaux du lac.
Plus petite réserve d’Afrique de l’Ouest, le lac et ses mangroves, près de 20 000 hectares, forment un écosystème classé par l’UNESCO en raison de sa bio-diversité. C’est un endroit serein et singulier où le Gouvernement forme les populations locales à la préservation du site.
Après la balade en barque, nous sortons de la voiture nattes et glacière, bière bien fraîche, chips de sésame, noix de cajou, cacahuètes grillées et jus de bissap, et nous installons à l’ombre pour pique-niquer et profiter, encore un peu, de la vue sur le lac. ♦