Pour parcourir les 700km qui séparent Varanasi de Calcutta, nous passons 18h en train dont une nuit assez éprouvante. Notre baptême du rail en Inde est difficile. Nous sommes dans la classe “sleeper”, la classe la plus basse des wagons couchette. Les fenêtres s’ouvrent mais ferment très mal et des barreaux empêchent d’en sortir ce qui nous donne la sensation d’être dans un convoi de prisonniers. Il n’y a pas de compartiments et pendant toute la durée de notre trajet c’est un flux incessant de gens qui vont et viennent entre les couchettes. La nuit il fait froid dans un train ouvert aux quatre vents et nous sommes frigorifiés. Les Indiens étant mieux préparés que nous, ils s’enveloppent dans d’épaisses couvertures en laine dès la nuit tombée et certains ont même des oreillers. Une femme avec qui nous passons l’ensemble du trajet mais avec qui nous ne pourrons pas discuter car elle ne parle que l’Hindi, enveloppe soigneusement les pieds de Lise dans une de ses couvertures pour la réchauffer.
Cependant depuis notre couchette, nous assistons à des scènes pastorales d’une rare beauté dans la lumière dorée du soleil couchant : femmes aux saris multicolores occupées aux travaux des champs, sur fond de palmiers et étendues d’eau.