Nous sortons du delta pour plonger dans la jungle urbaine de Saïgon – ici on n’utilise que rarement le nom d’Ho Chi Minh City. Entre les étroites ruelles des vieux quartiers et les larges avenues, les bâtiments coloniaux et les grandes tours, les danses de dragons aperçues à l’improviste à la sortie de temples aussi fréquentés qu’enfumés d’encens, nous sillonnons les rues en scooter afin de vivre la ville comme ses habitants.
Mais Saïgon n’est pas la ville que nous fantasmions lorsque nous rêvions à notre voyage ; ce n’est plus le port de commerce de l’époque coloniale ni un repaire de bars pour matelots ou militaires prêts à partir au front ; c’est une immense métropole vietnamienne où la modernité aurait étouffé une grande partie de l’ambiance de rue propre aux villes du pays.
Pourtant, en s’aventurant dans les vieilles allées, on peut découvrir une toute autre atmosphère. Les gens semblent vivre tous ensemble dans une seule pièce, largement ouverte sur l’extérieur. On les voit cuisiner, manger et même faire la sieste à même le sol pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ces allées sont si étroites que les balcons des immeubles en vis-à-vis se touchent presque et que seuls les scooters peuvent y circuler. Cela n’empêche pas les stands de rue de s’implanter et d’installer tables et chaises.