A Varanasi, c’est une toute autre ambiance qui nous attend et l’endroit où l’intensité de la foule atteint son apogée. Sur la route qui nous mène de la gare à la vieille ville, le trajet en tuk tuk se révèle chaotique, le chauffeur devant slalomer entre les animaux, les piétons et les cyclo-taxis, souvent en contre-sens.
Varanasi est une ville sacrée sur les bords du Gange et c’est un haut lieu de pèlerinage pour de nombreux croyants. Sur les gaths (quais), nous assistons à tout heure de la journée à des cérémonies ; mariages, crémations ou autres célébrations qui demeurent mystérieuses à nos yeux. Nous croisons des processions dans les ruelles étroites et labyrinthiques de la ville et devons souvent nous disputer le passage avec les vaches sacrées qui prennent toute la largeur de la rue et ne sont souvent pas disposées à bouger d’un millimètre.
Beaucoup d’Hindous se baignent dans le fleuve pour se purifier, les hommes d’un côté et les femmes (qui restent habillées) de l’autre.
Nous rencontrons nos premiers sadhus (hommes saints ayant renoncés à la vie en société pour se consacrer à la méditation et ainsi briser le cycle de la renaissance). Vêtus généralement d’une longue tunique safran (longhi), avec leurs longs cheveux et leur grande barbe, les photogéniques sadhus prennent parfois la pose contre quelques roupies.
Tous les bûchers de crémation installés sur les bords du fleuve à la tombée de la nuit forment un spectacle étrangement beau et envoûtant. Pas d’odeur de chair rôtie, juste une très grande chaleur et de la fumée. Pour les Hindous, être incinérés et avoir ses cendres dispersés dans le Gange à Varanasi permet d’accéder au moksha (soit la libération du cycle de réincarnation).