Noreen nous dépose sur la place de la Grande Mosquée. La journée se termine et le gros de la chaleur est passé. Comme pour n’importe quel village du Burkina Faso, la visite du vieux Bobo s’effectue avec un guide local.
Le quartier historique de Bobo Dioulasso s’apparente à un gros village, une enclave autour de laquelle la ville s’est développée. Nous déambulons dans des ruelles exiguës qui contrastent avec les larges avenues de la ville.
La maison des palabres du vieux Bobo se situe dans le quartier animiste et accueille les représentants des 4 secteurs ; musulmans, griots, forgerons et animistes. Le mariage entre habitants de quartiers différents, proscrit depuis toujours, est aujourd’hui toléré si l’un des protagonistes se convertit à la religion de l’autre. Cependant la conversion d’un Musulman vers l’Animisme entraine un profond rejet de la famille et reste donc interdit.
Dans le secteur animiste se trouve l’un des plus grands fétiches du pays : un tas de terre de forme conique haut de 3 mètres où quelques plumes de poulets sont les derniers témoins d’un sacrifice récent, en vue d’obtenir une protection ou d’exaucer un souhait.
A intervalles réguliers, le guide fait halte devant des échoppes où l’artisan prend le relai pour expliquer son travail. Les membres d’une association sculptent des masques et des objets en bois pour lutter contre l’excision et venir en aide aux femmes. Au détour d’une rue, un artisan coule du bronze sur une statuette. Un tisserand coud des sacs dans son atelier.
Disséminés dans les ruelles, un cabaret, un moulin à mil ambulant et des brasseries de dolo font du vieux Bobo un village burkinabé comme un autre, à l’intérieur de la deuxième ville du pays.
Au bout d’une rue étroite, nous débouchons sur une rivière sacrée asséchée accueillant des poissons-chats interdits à la pêche mais que nous ne songerions pas à manger. La rivière évoque plutôt une décharge où furètent des familles de cochons, à côté du secteur musulman.
La vie dans le vieux Bobo paraît bien paisible et nous fait envier la cohabitation sans heurt de ses 4 secteurs. ♦