C’est l’heure de clore ce chapitre sur l’Ile de la Réunion.

Les filaos des bords de plage ont fini de se balancer au-dessus du sable noir. L’air moite a laissé place au vent vif et sec du mois de mars. Et la lumière puissante des tropiques s’est évanouie dans le ciel gris de Paris.

Je referme mes carnets et rassemble mes notes éparpillées sur la table et le lit. Je fixe la fenêtre et soudain ce n’est pas les toits de zinc qui se déploient devant mes yeux, mais les reliefs bouleversés des trois cirques, les palmiers qui tendent leurs longs cous vers l’écran bleu du ciel, les cases aux couleurs vives qui bordent les rues assoupies. L’eau salée qui sèche sur ma peau. La terre brune et ridée du volcan. L’odeur de mélasse qui s’engouffre par la fenêtre ouverte de la voiture. Les poissons qui dansent avec le soleil dans l’eau claire du lagon. Les cascades qui bondissent des montagnes. La jungle comme un tapis vert profond jeté sur les falaises.

Des souvenirs à ne plus savoir qu’en faire que je repasse en boucle en attendant de pouvoir reprendre la route.♦︎