Vendredi matin, je me réveille en me disant que c’est aujourd’hui que je vais faire ma valise, et cette seule pensée me met en joie.
Un mail de la compagnie aérienne annonçant des grèves pour le lendemain, jour de notre départ, me remet les pieds sur terre. Le communiqué est plutôt alarmiste et la compagnie suggère à ses voyageurs de décaler leur départ. Après une journée passée à me morfondre et à prévenir tout le monde que je ne vais sûrement pas pouvoir partir au Burkina Faso – les mêmes que je nargue depuis plusieurs jours en leur disant que je vais m’envoler au soleil -, Guillaume réussit à nous enregistrer à minuit, ce qui est plutôt bon signe même si je refuse d’y croire complètement.
C’est le jour du départ. Ne recevant pas de mail d’annulation de notre vol, nous achevons les derniers préparatifs lorsque nous apprenons par la radio qu’une personne a attaqué un militaire à l’aéroport d’Orly, que celui-ci est fermé et tous les vols annulés. Ce n’est pas notre aéroport de départ mais nous sommes sous le choc. Passée la stupeur, nous prenons le chemin de l’aéroport.
J’ai l’impression de passer entre les mailles du filet tout au long du trajet. Des manifestations provoquant la fermeture de certaines stations sur notre ligne de métro épargnent celle où nous devons faire notre changement. Un problème de rail sur le rer B a perturbé le trafic toute la matinée et trouve sa solution lorsque nous arrivons sur le quai. Notre train s’arrête une station avant l’aéroport pour faire demi-tour mais le suivant se présente quelques minutes après.
A l’aéroport, il faut patienter longuement pour s’enregistrer et passer la douane car les passagers de certains vols d’Orly ont été redirigés sur Charles de Gaulle et viennent grossir les rangs.
Rien de tout cela n’entame notre moral et ne nous empêche d’arriver à l’heure pour monter dans l’avion et nous envoler vers le Burkina Faso.
Bonne arrivée, c’est ainsi que l’on souhaite la bienvenue en Afrique de l’Ouest.
Nous sommes à Ouagadougou. Joie de retrouver Noreen.
Dîner dans un restaurant sous des manguiers puis dernier verre dans un bar lounge. Aucun des deux n’est visible de la rue. Un mur les isole de l’extérieur et les terrasses où nous nous installons donnent l’impression d’être dans le jardin d’une maison. Là viennent se retrouver les étrangers et la classe aisée de la capitale.
De Ouaga ce soir, nous voyons surtout les éclairages disparates, la circulation des scooters, des voitures et des vélos, et les maquis, petits restaurants locaux, qui bordent les routes dans l’obscurité.
Demain, nous prenons la route pour le sud du pays. ♦