Lisbonne. Retour 2 étés en arrière. C’est la deuxième fois que nous nous rendons dans la capitale portugaise. Je savais que j’allais retrouver le soleil, le vent, l’embouchure du fleuve qui suggère déjà l’océan, à quelques kilomètres à peine. Les rues escarpées couvertes de pavés blancs glissants, polis par le passage du temps et des piétons, et parfois aveuglants dans la lumière crue de midi. Les vieux tramway bringuebalants des années 30 de la ligne 28. La lumière singulière de la ville.
Sur la rive droite du Tage, Lisbonne s’est construite sur 7 collines, créant autant de belvédères naturels sur son environnement. Une ville idéale, historique et dynamique, culturelle et parsemée de parcs, festive et paisible, chaude et fraîche, colorée et harmonieuse. Sa cuisine est simple et savoureuse. Une ville généreuse et accessible.
Comme pour notre premier séjour, nous avons organisé notre voyage autour du festival Nos Alive, prétexte à mélanger fête, musique et déambulation urbaine. Nous retournons avec plaisir aux mêmes endroits, comme sur les traces de nos souvenirs, et y posons un regard bienveillant. Parfois, nous poussons nos explorations plus loin, allons jusqu’au bout des escaliers interminables et du dédale de ruelles, vers des quartiers inconnus, dans les zones d’ombre qui ne figurent pas dans les guides touristiques.
Nous prenons le temps de marcher sans but. Nous goûtons à tous les délices de la ville. Nous nous reposons des longues nuits du festival à l’ombre de bancs nichés dans des places et des jardins romantiques disséminés dans toute la ville. Parfois un kiosque vend une citronnade rafraîchissante bienvenue après l’ascension d’une colline abrupte.
Lisbonne est faite d’un assemblage de plusieurs villages, qui donnent aujourd’hui leurs noms aux différents quartiers. Alfama, le plus ancien, rescapé du tremblement de terre de 1755, s’est paré de guirlandes pour la fête. Autrefois refuge des plus pauvres et des pêcheurs, il abrite toujours des bars de fado, où l’on s’imprègne de la mélancolie de l’âme lisboète.
Arrivé au mirador de Santa Luzia, l’horizon s’ouvre sur les toits du vieux quartier et sur la mer de Paille, qui doit son nom aux reflets du fleuve au coucher du soleil. La couleur intense des fleurs de bougainvilliers inonde le jardin Júlio de Castilho. Des vignes ont tissé un abri protecteur au petit point de vue. Un bateau de croisière au loin m’appelle à prendre le large.
Au Nord, les ruelles d’Alfama se prolongent dans le quartier de Graça. Le linge qui sèche au-dessus de nos têtes orne de couleurs vives les façades des vieux immeubles, parées d’azuléjos plus envoûtants les uns que les autres.
Le ciel de la ville m’impressionne. C’est un ciel parfois plein de soleil, parfois rempli d’orage, parfois d’un bleu violent.
Du mirador de São Pedro de Alcântara, le Castelo de São Jorge, perché sur son promontoire arboré, toise le reste de la ville. Des immeubles aux toits rouges ont recouvert les pentes de la colline. La lumière déborde le petit jardin ordonné. Une brise fraîche sentant l’océan balaie nos visages. Il est temps de se rapprocher du fleuve. ♦